L’amour dramatique se dessine peu à peu. Stéphane Brizé, à travers la peinture fine d’un milieu social, travaille sur la passion malheureuse et la répression des sentiments, donnant systématiquement aux deux protagonistes l’impression révoltante de passer à côté du bonheur. Il parvient, notamment à travers une direction d’acteurs exemplaire et à des plans gracieux, à créer un suspense sur l’issue d’une histoire d’amour, somme toute bouleversante, qui ne parvient pas à s’assumer physiquement. D’après le roman d’Eric Holder, il s’agit là d’une approche brillante qui permet aux comédiens d’offrir l’une de leurs meilleures compositions, tout dans la subtilité.