Supprimant la monnaie et le commerce intérieur, il a imposé des réquisitions en nature aux paysans. Il s'en est suivi une famine de plusieurs millions de morts et une chute sans précédent de l'activité économique. La révolte gronde chez les soldats fidèles aux bolcheviques.
Nous nous sommes trop avancés dans la nationalisation du commerce et de l'industrie, dans le blocage des échanges locaux. Est-il possible de rétablir dans une certaine mesure la liberté du commerce ? Oui, c'est possible. C'est une question de mesure. Nous pouvons revenir quelque peu sur nos pas sans détruire pour cela la dictature du prolétariat.
En dépit de l'opposition de Trotski, son principal adjoint, le dictateur sacrifie le dogme marxiste en donnant un peu de liberté aux paysans, aux commerçants et aux petits entrepreneurs.
Mais il s'en tient à une libéralisation des rouages économiques et maintient intacts les rouages de la dictature.
L'État reste propriétaire de la terre et des moyens de production, il garde le contrôle des banques, des transports et du commerce extérieur ; il regroupe les grandes industries nationalisées au sein de trusts d'État systématiquement favorisés par les investissements publics.
A côté de ce secteur étatique, la NEP autorise l'ouverture d'un secteur privé en rétablissant la liberté du commerce intérieur. Les paysans sont les premiers bénéficiaires de la réforme.
Les révolutionnaires font même appel aux capitalistes honnis en instaurant le 13 mars 1922 des sociétés mixtes au capital fourni pour moitié par l'État et pour moitié par des groupes occidentaux (beaucoup d'Américains y répondent favorablement).
En restaurant partiellement l'économie de marché, la NEP va sauver le pouvoir léniniste. Sa réussite sera spectaculaire. Paysans, commerçants et petits entrepreneurs reprennent goût au travail et aux échanges. Le chômage est résorbé. Qui plus est, les communistes russes gagnent la confiance des capitalistes américains.
Beaucoup de bolcheviques, dont Trotski, en viennent cependant à craindre que la NEP, par son succès même, ne favorise dans les villes et les campagnes l'avènement d'une nouvelle bourgeoisie qui, avide de liberté, pourrait un jour renverser le régime communisme !
Staline, devenu le maître tout-puissant de l'URSS, se rallie aux partisans du retour aux grands principes. Il lance le 1er octobre 1928 un premier plan quinquennal (1928-1933) en vue d'abattre définitivement le capitalisme.
Le 6 janvier 1930, un décret officialise la fin de la NEP (Nouvelle Politique Économique).
«Soudain, nous avons senti le gaz, raconte Perla au Guardian. Nous haletions lourdement, et certains d'entre nous se sont évanouis. Plusieurs minutes sont passées, peut-être des secondes, puis nous avons entendu une voix en colère venant de l'extérieur: ''Où est ma famille de nains?''»
les sept nains, leurs deux sœurs de taille normale, leur belle-sœur et deux de leurs enfants deviennent les sujets d'étude du médecin.
les Ovitz subissent les cruelles expérimentations du Dr Mengele, qui cherche à prouver que le judaïsme mène au nanisme et au handicape
Le 22 mai 1875, deux partis allemands tiennent un congrès commun à Gotha (Thuringe), une petite ville surtout célèbre pour son almanach des têtes couronnées. Les deux partis, qui se réfèrent tous deux au socialisme, veulent s'unir pour tenir tête au chancelier allemand Bismarck.
À l'issue du congrès, le Parti ouvrier social-démocrate d'Allemagne, d'inspiration marxiste, doit s'effacer devant l'Association générale des travailleurs.
Celle-ci est le plus ancien mouvement socialiste ouvrier d'Europe. Elle a été fondée en mai 1863 par Ferdinand Lassalle, un théoricien réformiste, et l'on peut la considérer comme l'ancêtre du Parti social-démocrate allemand actuel (SPD)
Ferdinand Lassalle, né de riches commerçants juifs de Breslau (sans rapport avec la France malgré son nom), est un disciple de Karl Marx qui a développé sa propre vision du socialisme.
Lassalle considère que dans un régime franchement capitaliste, les salaires des ouvriers ne peuvent jamais dépasser ce qui est strictement nécessaire à leur survie et à leur reproduction (d'où le sens du mot prolétaire, d'après un terme latin qui désigne des personnes n'ayant pas d'autre utilité que la reproduction).
Il préconise le développement d'associations et de coopératives ouvrières afin de briser cette «loi d'airain» et promouvoir le socialisme dans le cadre d'un État démocratique bourgeois.
Ce faisant, il s'oppose violemment à Karl Marx, partisan d'une «dictature du prolétariat», étape indispensable selon lui à l'avènement du communisme.
Ferdinand Lassalle meurt en duel par amour pour une femme de l'aristocratie, à 39 ans, le 31 août 1864, mais son association lui survit sans problème.
L'Association générale des travailleurs arrive en force au congrès de Gotha avec 73 délégués face aux 56 du parti rival. Celui-ci, le Parti ouvrier social-démocrate d'Allemagne, a été créé en 1869 à Eisenach par Bebel et Liebknecht. D'inspiration marxiste, il est privé à Gotha du soutien de Karl Marx lui-même, en exil à Londres
Le programme de Gotha va être vivement critiqué par Karl Marx mais il ne va pas moins orienter les socialistes allemands vers la voie réformiste et l'acceptation des règles démocratiques.
Cela explique les différences persistantes entre la gauche française, encline à rêver au «Grand Soir» (la révolution), et la gauche allemande, adepte d'un système de codécision (en allemand : «Mitbestimmung»), qui permet aux représentants des ouvriers de voter dans les entreprises sur des sujets les concernant.
Près de 40 ans après le tournage initial (1975), près de 30 après la sortie de Shoah (1985), arrive sur les écrans le quatrième de ses surgeons, après Un vivant qui passe, Sobiboret Le Rapport Karski
Le Dernier des injustes s’en distingue par l’importance considérable de ce qui a été réalisé aujourd’hui, et qui fait du nouveau film une des réalisations les plus ambitieuses de Lanzmann.
Le Dernier des injustes prend en charge trois époques et se déploie autour de trois personnages. Les trois époques sont l’âge sombre de l’oppression nazie, de la déportation et de l’extermination, la période d’un après guerre qui se construit des années 50 aux années 70, celle de l’élaboration d’un premier ensemble de discours et de pensée autour de ce qu’on n’appelait encore ni la Shoah ni l’Holocauste, période notamment marquée par le procès Eichmann et le texte d’Hannah Arendt, et enfin la période actuelle.
Murmelstein est un intellectuel juif viennois, un rabbin qui deviendra le dernier président du Conseil juif (Judenrat) chargé d’administrer la communauté juive pour les nazis, à Vienne puis dans le faux camp d’hébergement, vrai mouroir et lieu de transit vers les fours qu’était Theresienstadt. Le Claude Lanzmann qui rencontre Murmelstein, le filme longuement et dialogue pied à pied avec lui en 1975 à Rome n’est pas le même personnage que le Claude Lanzmann actuel.
C’est avec Lanzmann qu’on visite la forteresse presque intacte qui servit de prison, et aussi de décor à l’infernale manipulation qui donna lieu au film connu (à tort) sous le titre Hitler donne une ville aux juifs
Murmelstein raconte, ce qu’il a fait, ce qu’il a pensé. Il juge ses actes et ceux des autres, notamment de ses prédécesseurs comme Doyen du Conseil juif.
Il s’interroge, comprend comment d’autres ont perçu son comportement, et pourquoi dans de nombreux cas on l’a traité de collabo, voire accusé d’être directement responsable de dizaines de milliers de morts. Murmelstein ne dit pas non à ça. Il dit ce que ce fut, pour lui, d’être dans l’Histoire.
Ce faisant, il renvoie implicitement dos à dos Hannah Arendt, qui a violemment dénoncé les Judenräte, et le procès Eichmann lui-même, procès biaisé organisé par Ben Gourion pour légitimer Israël, et dont Murmelstein, qu’on a refusé d’accueillir à Jérusalem, fut un des accusés collatéraux – c’est cette manipulation du procès qui est le véritable sens du texte d’Arendt si souvent réduit à la seule formule de la «banalité du mal».
Et Lanzmann, le Lanzmann de 1975, qui n’est certes pas d’accord avec tout, entend et comprend cette recherche des mots qui ne nient ni ne figent, cette inquiétude. Il entre dans un échange d’émotion et de pensée qui dansent, et c’est somptueux, bouleversant.
Voici comment, grâce aussi à l’indispensable longue durée du film (3h40), partie prenante du caractère impérieux de la quête d’une forme juste, lui le tribun de l’absolu engendre cette grande œuvre douloureuse dédiée au relatif.
Situé au début des années 60, au moment où Arendt se rend à Jérusalem assister à une partie du procès Eichmann, ce qui donnera lieu à la publication d’une série d’articles dans le New Yorker réunis dans le livre Eichmann à Jérusalem, le film de Margarethe von Trotta n’est pas non plus consacré à ces événements, pourtant eux aussi riches de sens et de rebondissements.
Le procès lui-même, son sens politique en Israël, les idées développées dans ses écrits par la philosophe, le scandale qu’ils provoquèrent sont tous évoqués dans ce long métrage qui utilise d’ailleurs quelques extraits des enregistrements au tribunal par Leo Hurwitz.
Pas plus qu’il ne sera discuté de la véracité ou de la pertinence de ce qu’a écrit Arendt
Bien sûr que le film évoque la figure d’Hannah Arendt, le procès Eichmann, la violente controverse au sein de la communauté juive américaine et en Israël (le reste du monde n’apparaît pas), la passion qui lia Arendt à Heidegger, etc. Mais ce dont il parle, son sujet, est plus abstrait.
Hannah Arendt parle de la liberté de penser, et de s’exprimer, il parle du conformisme, et tous temps et en tous lieux.
L’intérêt, la violence, le trouble du film consistent à faire du criminel nazi jugé à Jérusalem en 1961 la figure extrême d’un processus si fréquent, si banal lui aussi: le déni aux autres de penser autrement que selon la norme, qui devient forcément bientôt l’interdiction faite aux autres, ou pire, le refus pour soi-même de penser tout court.
Pour des raisons politiques et émotionnelles très fortes, la norme est alors le déni de toute complexité et de toute intelligence, la norme est à la diabolisation
La liberté de pensée est ici au contraire convoquée comme responsabilité individuelle face à tous les conformismes et pas seulement comme objet d’interdits de la part des dictatures.
On pourrait plaider que ce message rejoint celui de celle qui a si profondément pensé le totalitarisme y compris dans ses formes contemporaines.
. Le film de Margarethe von Trotta n’est qu’un vigoureux réquisitoire contre le conformisme, dont les activités criminelles d’Eichmann au service du Reich aura été une forme extrême
Ce jeune chef charismatique et intelligent lève une petite armée et inflige quelques échecs aux Espagnols.
1921. 14.000 soldats espagnols sont tués, blessés ou portés disparus dans la bataille, soit la presque totalité de ses troupes. Le général lui-même se suicide.
Fort de la renommée que lui vaut sa victoire, et riche surtout de la grande quantité d'armes légères et lourdes saisies sur le champ de bataille, Abdelkrim étend son autorité à l'ensemble du Rif.
Le 1er février 1922, il proclame même la République confédérée des tribus du Rif et s'en désigne président.
tent de ses victoires face aux Espagnols, Abdelkrim envoie des émissaires aux tribus de la zone du protectorat français pour les inviter à le rejoindre dans la rébellion.
Non con
Hubert Lyautey, résident général de la France auprès du souverain alaouite, pressent le danger que constitue la rébellion pour le protectorat français.
le «maréchal monarchiste» est mal vu du gouvernement républicain et n'obtient pas les renforts réclamés.
Lyautey démissionne et le gouvernement français confie les opérations au maréchal Philippe Pétain, auréolé de sa victoire à Verdun et bien en cour dans les milieux républicains.
Pétain obtient de Paris les moyens qui avaient été refusés à Lyautey. Il organise une contre-offensive massive en s'appuyant sur l'aviation.
Un jeune général espagnol d'une trentaine d'années va s'illustrer dans cette guerre à la tête de la légion espagnole, la Bandera. Dénommé Francisco Bahamonde Franco, il acquiert en Espagne même une immense popularité qui le conduira à la dictature.
Les troupes d'Abdelkrim se débandent et leur chef demande à négocier.
Il est exilé dans l'île de la Réunion mais réussit à s'échapper à la faveur d'un transfert en France et se réfugie au Caire où il meurt en 1963.
La guerre du Rif demeure comme l'une des plus grandes épopées nationales du Maroc. Aux yeux des nationalistes arabes, elle reste un grand symbole de la lutte anticoloniale
Le futur écrivain connaît dans les horreurs des tranchées l'expérience qui orientera toute son existence. Après la Grande Guerre, devenu médecin, il erre en Afrique puis se rend aux États-Unis avant de s'établir en banlieue parisienne.
Son premier roman et son chef d'oeuvre, Voyage au bout de la nuit (1932) est le condensé de ces expériences. Écrit dans un style flamboyant et radicalement nouveau, il lui vaut un commencement de gloire.
Au nom d'un raisonnement délirant (pour se venger de Hitler qui est antisémite, les Juifs poussent les Anglo-Saxons à lui faire la guerre !), Céline le pacifiste développe dans son pamphlet des arguments antisémites d'une violence inouïe
tellement inouïe que les intellectuels, à l'image d'André Gide, n'y voient que de sottes gamineries et haussent les épaules !
Il n'empêche que, de 1940 à 1944, pendant l'Occupation de la France par les Allemands, les formules à l'emporte-pièce de Céline sont récupérées par la propagande nazie et vychiste
Un contretemps amène l'écrivain à séjourner quelques mois à Siegmarinen, dans le château d'opérette où se sont repliés Pétain, Laval et quelques autres acteurs de la Collaboration. En 1950, il est condamné par contumace à l'indignité nationale et privé de ses biens. Il est amnistié l'année suivante.
Simon rentre dans un café et voit Moshe en train de lire le journal de propagande nazi, Signal. Il lui dit, comment toi Moshe un juif tu lis ce journal. Oui répond Moshé je lis ce journal car ce qui est écrit est bon pour notre moral. Comment ! répond interloque Simon. Eh oui dit Moshe dans nos journaux juifs il n'est question que de pogroms, de déportation, d’étoiles jaunes, alors que dans ce journal, on parle des juifs maîtres du monde, des richesses des juifs et des juifs puissants.
Le 31 mars 1905 survient le «coup de Tanger». Cette initiative intempestive de l'empereur d'Allemagne Guillaume II va précipiter la mainmise de la France sur le sultanat du Maroc.
Depuis qu'elle a entrepris de coloniser l'Algérie, la France se préoccupe de la sécurité des confins algéro-marocains et lorgne sur le sultanat voisin, l'un des derniers pays indépendants d'Afrique, qui a préservé son indépendance contre vents et marées pendant douze siècles.
En concluant en 1904 l'Entente cordiale, la Grande-Bretagne accepte le principe d'un protectorat français sur le Maroc. Mais l'empereur allemand Guillaume II ne l'entend pas de cette oreille. Il débarque théâtralement à Tanger, au nord du sultanat, traverse la ville à cheval, à la tête d'un imposant cortège, et va à la rencontre du sultan Abd-ul-Aziz pour l'assurer de son appui face aux menaces françaises !
Ce «coup de Tanger» entraîne une poussée de germanophobie en France et la démission du ministre français des Affaires étrangères, Théophile Delcassé.
Il débouche aussi sur la réunion l'année suivante, du 16 janvier au 7 avril 1906, d'une conférence internationale à Algésiras, au sud de l'Espagne.
La conférence confirme l'indépendance du Maroc (indépendance qui ressemble plutôt à une mise sous tutelle internationale) et rappelle le droit d'accès de toutes les entreprises occidentales à son marché...
Mais au grand dam de Guillaume II, elle établit aussi implicitement des «droits» particuliers de la France sur l'empire chérifien : c'est ainsi que la France et l'Espagne se voient confier la police des ports marocains et un Français est chargé de présider la Banque d'État du Maroc...
Le Maroc revient au coeur de la rivalité franco-allemande en septembre 1908, quand la police française arrête à Casablanca des soldats de la Légion étrangère que les agents consulaires allemands ont aidé à déserter.
Berlin et Paris comprennent malgré tout qu'il est de leur intérêt commun de calmer le jeu.
Mais les tribus berbères du Moyen Atlas viennent à son secours et assiègent l'usurpateur dans Fès... Moulay Hafiz appelle à son aide les Français, qui ne se font pas prier
Là-dessus, le faible sultan Abd-ul-Aziz est renversé par son frère Moulay Hafiz.
L'Allemagne voit à juste titre dans cette intervention une violation des accords signés à Algésiras cinq ans plus tôt. Le 1er juillet 1911, elle dirige la canonnière Panther vers Agadir pour signifier à la France qu'elle n'a pas tous les droits au Maroc.
À Paris, l'opinion se déchaîne aussitôt contre l'Allemagne. Les diplomates et l'état-major se montrent prêts à l'affrontement. À Londres, une bonne partie du gouvernement prend fait et cause pour Paris.
La Grande Guerre, que d'aucuns espèrent, va-t-elle éclater sur ce futile différend ?
Heureusement, le président du Conseil français Joseph Caillaux est à juste titre convaincu qu'une guerre entraînerait la ruine de l'Europe. Il résiste à toutes les pressions et négocie en secret avec les Allemands.
Il s'ensuit un traité franco-allemand le 4 novembre 1911, avec une cession de territoires, en Afrique équatoriale, du Congo, colonie française, au Cameroun, colonie allemande. L'Allemagne concède en contrepartie à la France une entière liberté d'action au Maroc.
Ce traité d'apaisement est ressenti de part et d'autre comme une lâche concession à l'ennemi et Joseph Caillaux doit céder le pouvoir le 11 janvier suivant à Raymond Poincaré.
Les premiers navigateurs européens qui abordèrent les côtes du continent nord-américain furent les Italiens Jean Cabot et Sébastien Cabot (1497). Voyageant au service de Henry VII d’Angleterre, ils découvrirent Terre-Neuve et explorèrent les côtes du Labrador et de la Nouvelle-Angleterre.
Tous ces navigateurs étaient à la recherche d’une route maritime par le nord vers les Indes et la Chine.
La colonisation de l’Amérique du Nord par les Européens commença dès la fin du XVIe siècle. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, elle était menée essentiellement par trois pays, l’Espagne, la France et l’Angleterre, mais également par la Hollande.
Dès la première moitié du XVIe siècle, les Espagnols pénétrèrent sur le territoire actuel des États-Unis, mais sans s'implanter de façon durable.
Les Espagnols étendirent ainsi leur domination sur les territoires qu'on appelle aujourd'hui la Floride, le Texas, la Californie, puis sur une grande partie de l’ouest des États-Unis.
Après le traité de Paris de 1763, les Espagnols acquirent en plus toute la Louisiane française. Ainsi, les Espagnols ont occupé, durant longtemps, une grande partie du territoire américain actuel.
toute la toponymie du sud-ouest des États-Unis est héritière de cette colonisation espagnole
Délaissant les régions de la côte atlantique, les Français pénétrèrent à l’intérieur du continent nord-américain en remontant le fleuve Saint-Laurent. Depuis Québec, ils étendirent leur autorité sur un immense territoire, de la baie d'Hudson jusqu'aux «Grandes Plaines centrales», qu’ils appelèrent Louisiane en l’honneur de Louis XIV.
Avant le traité d'Utrecht de 1713, la Nouvelle-France comprenait la plus grande partie de l'Amérique du Nord, soit Terre-Neuve, l'Acadie, le Canada et la Louisiane.
Mais les rivalités coloniales franco-anglaises débouchèrent rapidement sur une succession de guerres. Contrairement à la colonisation britannique, l’immigration française, trop limitée, ne permettait pas à la France d’assurer un contrôle réel et une défense efficace de son empire colonial.
Après avoir perdu l’Acadie à l’issue du traité d’Utrecht (1713), la France abandonna toutes ses possessions américaines lors du traité de Paris (1763), qui mit fin à la guerre de Sept Ans (1754-1763).
Pour maintenir son empire en Amérique du Nord, la France devait s'appuyer sur des alliances avec les autochtones.
Les Français ont bien tenté d'assimiler les Amérindiens, mais ils se sont vite rendu compte du caractère plutôt utopique de leur entreprise de francisation
Ce n'est pas pour rien que les Américains ont toujours appelé la guerre de Sept Ans la French and Indian War («guerre contre les Français et les Indiens»)
de Jacques Cartier jusqu'au traité de Paris de 1763, les relations franco-indiennes demeurèrent rarement difficiles, ce qui contrastait avec les relations anglo-indiennes et américano-indiennes.
l s'agissait d'une colonisation de peuplement, menée par des émigrants persécutés dans leur pays pour leurs convictions religieuses ou politiques, notamment des «séparatistes anglais», une secte dissidente de l’Église anglicane.
La fondation de Jamestown, en Virginie, inaugura en 1607 la colonisation britannique en Amérique du Nord. I
En 1619, les premiers Noirs arrivèrent en sol américain; débarqués d’un navire hollandais, ils venaient travailler dans les plantations de Virginie aux côtés de serviteurs blancs venus d’Europe.
En 1620, les PilgrimsFathers («Pères pèlerins»), des dissidents religieux adeptes du puritanisme, arrivèrent à bord du Mayflower dans la baie de Plymouth et fondèrent la colonie de Plymouth (future colonie de la Baie-du-Massachusetts).
Par rapport à la Nouvelle-France et à la Nouvelle-Espagne, la Nouvelle-Angleterre occupait un espace beaucoup plus restreint sur le littoral atlantique.
L’émigration puritaine continua jusqu’en 1642, entraînant la création des autres colonies de la Nouvelle-Angleterre
Les deux groupes de colonies anglaises restèrent longtemps étrangers l’un à l’autre.
Les Écossais de Pennsylvanie, qui étaient considérés par les autorités britanniques comme des «étrangers hardis et indigents», détestaient les Anglais et se méfiaient de toute forme de gouvernement. C'est pourquoi ils s'établirent généralement dans l'arrière-pays où ils défrichaient la terre. D'ailleurs, les immigrants allemands et irlandais faisaient exactement la même chose.
La majorité des colons venus en Amérique au cours de cette époque étaient des Anglais, mais il y avait aussi des Hollandais, des Suédois et des Allemands au centre du pays, quelques Huguenots français en Caroline du Nord et ailleurs, des esclaves africains, principalement dans le Sud, et quelques Espagnols, Italiens et Portugais dispersés dans toutes les colonies.
Après 1680, l'Angleterre cessa de constituer la principale source d'immigration. Des milliers de réfugiés fuirent l'Europe pour échapper à la guerre; d'autres quittèrent leur patrie pour s'arracher à la pauvreté à laquelle les contraignaient des régimes politiques tyranniques et des propriétaires absentéistes.
En 1690, la Nouvelle-Angleterre comptait 250 000 âmes. Par la suite, ce chiffre doubla approximativement tous les vingt-cinq ans; en 1760, dénombrait plus d'un million six cent mille habitants, puis en 1775 plus de deux millions et demi
Dès leur fondation, les Treize Colonies de la Nouvelle-Angleterre avaient bénéficié d’une grande autonomie administrative par rapport à la Métropole
Chacune des colonies disposait d'un gouvernement local et d'une assemble législative. Il s’y institua très tôt des pratiques démocratiques, mais également une certaine méfiance vis-à-vis de la Métropole.
Au milieu du XVIIIe siècle, l'Angleterre règne en maître sur le continent nord-américain après en avoir évincé les Français. Ses Treize Colonies se signalent par une forte identité née de leur Histoire :
Au nord, les quatre colonies de Nouvelle-Angleterre (Massachusetts, Connecticut, Rhode Island, New Hampshire) reposent sur l'agriculture vivrière et la petite propriété
Inspirés par les préceptes calvinistes, ils sont groupés en communautés pieuses et instruites. L'amour du prochain est une obligation morale et la démocratie un fondement social.
Au sud, les colonies de Virginie, des Carolines, du Maryland et de Georgie sont vouées à la culture du tabac
Les propriétaires vivent à la manière des aristocrates européens dans de magnifiques manoirs entourés d'immenses dépendances. Leur richesse repose sur l'exploitation à bas prix de la main-d'oeuvre servile.
Sur 700.000 habitants, les colonies du sud comptent environ 300.000 esclaves africains.
Cette situation inique n'empêche pas les grands propriétaires d'être très au fait des idées démocratiques qui circulent dans les milieux intellectuels européens. Cultivés et habiles en affaires, ils se montrent très revendicatifs à l'égard de Londres. Tels Washington, Jefferson... ils seront à la pointe du combat pour l'indépendance.
Certaines régions s'apparentent au sud avec de grandes plantations, d'autres à la Nouvelle-Angleterre avec des communautés villageoises solidaires et instruites. Les villes comme New York bénéficient de courants d'échanges importants grâce aux fleuves navigables qui mènent vers l'intérieur. Aussi y trouve-t-on une amorce d'activité industrielle.
Benjamin Franklin propose un plan audacieux qui prévoit l'élection d'un Conseil intercolonial de 48 représentants, chaque colonie étant représentée au prorata de sa population et de ses ressources, et la nomination par la Couronne d'un Président général
C'est la première fois qu'est avancée l'idée d'une communauté de destin de l'Amérique anglo-saxonne. Mais, prématurée et trop ambitieuse, la conférence d'Albany se solde par un échec.
La suite n'est pour Londres qu'une amère désillusion. Quand éclate la guerre de Sept Ans (1756-1763), les milices locales se montrent particulièrement inefficaces et désunies dans la guerre contre les Français et c'est finalement aux contingents venus d'Europe que Londres doit de l'emporter à Québec sur les troupes du marquis de Montcalm
Ils s'indignent que le Parlement de Westminster leur impose des taxes sans leur demander leur avis. «No taxation without representation» (pas d'impôt sans représentants au Parlement), proclament-ils, ce qui ne manque pas non plus de logique...
Tout commence l'année qui suit le traité de Paris, avec une loi sur le sucre, le Sugar Act, qui autorise la saisie de tous les navires qui importent en contrebande les mélasses des Antilles, destinées à être transformées en rhum par les négociants du Rhode Island et de Boston.
En février 1765, le Parlement récidive en votant l'impôt du timbre ou Stamp Act.
Premier ministre Grenville espère en tirer 100.000 livres pour financer une force armée de 10.000 hommes destinée à garantir la sécurité des colonies. La loi prévoit l'obligation d'un timbre fiscal sur une multitude de documents publics.
La réaction est immédiate. En Virginie, un député, Patrick Henry, appelle à la désobéissance civile.
Un peu partout, les colons s'en prennent aux percepteurs, les suspendant à des mâts ou les enduisant de goudron et de plumes
Benjamin Franklin (encore lui) intervient auprès du Parlement de Londres en sa qualité d'agent de la Pennsylvanie à Londres et le convainc d'abroger la loi ! Les colons exultent. Mais leur satisfaction est de courte durée...
En 1767, le chancelier de l'Échiquier Townsend promulgue une loi destinée à frapper d'un droit d'importation quelques produits utiles (papier, thé, verre...), toujours dans le souci de financer les dépenses liées à l'administration des colonies. Les colons, à commencer par les habitants de Boston, lancent un puissant mouvement de boycott des marchandises anglaises
C'est au point qu'en deux ans, les importations concernées diminuent de moitié.
Le Parlement de Westminster se résout à supprimer tous les droits d'importation incriminés... sauf un modeste droit sur le thé destiné aux colonies d'Amérique
Dans ces conditions survient la célèbre « Tea-party » de Boston : le 16 décembre 1773, dans le grand port du Massachusetts, Samuel Adams et quelques amis déguisés en Indiens montent sur un vaisseau à l'ancre et jettent sa cargaison de thé à l'eau (343 caisses d'une valeur de 100.000 livres).
À ce nouvel acte d'insubordination, le roi George III réagit par cinq «lois intolérables» qui sanctionnent la colonie et ferment le port de Boston en attendant le remboursement de la cargaison de thé par les habitants.
Toutes les colonies d'Amérique font alors cause commune avec le Massachusetts
Sur une invitation de l'Assemblée du Massachusetts, 56 délégués de neuf des treize colonies anglaises d'Amérique se réunissent en congrès à New York le 14 octobre 1774 et rédigent un cahier de doléances («Declaration of Rights and Grievances») à l'adresse du gouvernement.
Cependant, leur souhait d'une plus grande autonomie est brutalement rejeté par le roi anglais George III, qui déclare les colonies en état de rébellion. Les modérés font alors cause commune avec les radicaux et tous se préparent à la lutte armée. Ils commencent à réunir des armes. La guerre d'Indépendance éclate pour de bon.
Le Lotus bleu est édité pour la première fois en 1936
Tintin va devoir enquêter en Chine, à Shangaï, sur une vaste organisation de trafic d'opium, avec à sa tête le japonais Mitsuharito et Rastapopoulos.
Jamais Hergé n'avait fait autant référence à l'actualité de son époque. Il décrit la situation de la Chine et les menaces qui planent sur la paix mondiale au début des années 30 avec la montée impérialiste du Japon.
En septembre 1931, à Moukden, dans le nord de la Chine en Mandchourie, une section de quelques mètres d'une voie ferrée appartenant à une société japonaise est détruite par une explosion. Le gouvernement nippon accuse la Chine et prenant prétexte de ce sabotage, réalisé en réalité par les services de l'armée japonaise, décide d'envahir la Mandchourie
Cette vaste province riche en minerais et en charbon devient un état fantoche, de fait un protectorat japonais: le Manchouko.
La Société des Nations, ancêtre de l'ONU, se contente de condamner l'agression et montre toute son impuissance
Les Japonais décident alors de quitter la SDN, pour avoir les mains libres dans leurs conquêtes ultérieures. L'invasion de la Mandchourie est la première étape d'un processus qui aboutira à la seconde guerre mondiale
Le Japon n'est pas le seul état montré du doigt, Hergé dénonce la domination économique des occidentaux sur la Chine, le pillage de ses richesses, il met en lumière des formes de colonialisme.
Les occidentaux et les japonais avaient obtenus une centaine de territoires, des concessions sans souveraineté chinoise .
La Chine en proie à l'anarchie politique jusqu'au début des années 30, faute d'un pouvoir central fort, n'a pas pu entretenir les digues du Huang-ho et du Yang Sé et le s crues ravagent régulièrement une partie du pays. Hergé nous montre la violence des inondations, emportant de vastes espaces de terres cultivables, des voies de communication.
Une des plus belles pages de l'album est le rencontre de Tintin et de Tchang que le reporter vient de sauver de la noyade. Hergé nous explique les causes majeures du racisme : la méconnaissance de l'autre.
La bataille des plaines d’Abraham du 13 septembre 1759 est devenue un des mythes fondateurs du Canada. Et pourtant, elle n’avait rien réglé. En effet, cette guerre se poursuivit aux quatre coins du monde.
Elle dura sept ans, d’où son nom, et trouva son aboutissement à Paris le 10 février 1763. Le traité conclu ce jour-là entre la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne et le Portugal non seulement scelle le sort de la Nouvelle-France, mais jette les bases d’une profonde mutation politique qui touchera l’ensemble de la planète, à commencer par l’Amérique du Nord.
Débarrassés de la présence française, les Américains n’ont plus besoin de la protection de l’Angleterre. Voilà près de 150 ans qu’ils sont victimes du harcèlement de leurs voisins franco-canadiens et de leurs alliés indiens. Pour eux, d’ailleurs, la guerre de Sept Ans a un nom bien précis : la « French and Indian War ». Lorsque l’Angleterre décide de se rembourser des frais énormes occasionnés par le conflit, les taxes apparaissent. Elles provoquent le célèbre Boston Tea Party. C’est parti ! Au départ, moins du tiers des Américains songent à l’indépendance. Vingt ans plus tard, c’est chose faite.
L’historien Colin Calloway les a résumés ainsi : « So in the 1763 Peace of Paris can be found the roots of the American Revolution and the American empire that followed. »
L’Angleterre, pour sa part, amorce sa période de domination mondiale qui survivra au schisme anglo-saxon provoqué par l’indépendance des États-Unis.
La Déportation occupe une place très importante dans l'histoire acadienne. De 1755 à 1763, la plus grande partie du peuple acadien a été déportée dans les colonies américaines, en Angleterre et en France.
Les Acadiens, exilés ou fugitifs, ont traversé une longue période d'errance à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil.
L'Acadie, colonie fondée en 1604, se distingue par son emplacement géographique. À l'époque où la France et l'Angleterre colonisent le continent nord-américain, l'Acadie se situe entre deux colonies importantes et antagonistes : la Nouvelle-Angleterre au sud et la Nouvelle-France au nord. Ainsi pendant toute son histoire, l'Acadie est malgré elle entraînée dans une série de conflits militaires.
'essor démographique de la population acadienne qui passe de 400 en 1671 à 2900 en 1714.
De 1604 à 1713, l'Acadie change de mains à sept reprises. Laissés souvent à leur sort, les Acadiens développent un esprit d'indépendance
En 1713, le traité d'Utrecht, signé entre la France et l'Angleterre, cède l'Acadie aux Britanniques. La France perd aussi la baie d'Hudson et Terre-Neuve
Le traité d'Utrecht laisse le choix aux Acadiens du territoire rebaptisé Nova Scotia, de prêter serment à la Couronne britannique ou de quitter les lieux dans un délai d'un an
La principale préoccupation anglaise est d'amener les Acadiens à prêter le serment d'allégeance.
La question du serment va hanter les Acadiens pendant plusieurs années. Ils refusent de prêter un serment sans condition puisqu'ils tiennent à conserver leur liberté religieuse et à être exemptés du port d'armes en cas de guerre.
Pendant une trentaine d'années, la Nouvelle-Écosse connaît la paix et se développe à un rythme exceptionnel. Si bien qu'en 1755, on compte environ 13 000 Acadiens.
En 1744, la guerre éclate entre la France et l'Angleterre
Tour à tour, Français et Anglais se fortifient dans la région disputée.
Contrairement à ses prédécesseurs, Lawrence envisage ouvertement la déportation. Ce militaire de carrière songe d'abord à la défense de la colonie et entend régler le problème du serment. À l'été 1754, il avise ses supérieurs de sa position : les Acadiens ne prêteront jamais de serment à moins d'y être contraints. Or, ils occupent les meilleures terres de la Nouvelle-Écosse. Lawrence conteste donc leur droit à la propriété et suggère leur départ.
L'attitude anglaise envers les Acadiens s'est durcie depuis que la guerre a éclaté en Amérique. Avec l'anéantissement des forces françaises dans la région, Lawrence décide de régler une fois pour toutes la question du serment et, du même coup, le sort des Acadiens.
Le conseil décide à l'unanimité de déporter les Acadiens dans les différentes colonies américaines. Le plan de Lawrence est d'expulser les Acadiens et de les remplacer par des colons de la Nouvelle-Angleterre.
Pour empêcher la population de fuir, on confisque les embarcations, on saisit le bétail et les céréales et on surveille les routes.
Au retour de la paix en 1763, on assiste à une vague de migration acadienne hors des colonies américaines. Certains arrivent à retourner en Nouvelle-Écosse, mais il est difficile d'en estimer le nombre.
En 1763, la guerre cesse entre la France et l'Angleterre, mettant ainsi un terme aux déportations. En huit ans environ 10 000 Acadiens ont été déportés, soit environ 75 pour cent de la population acadienne.
Au traité de Paris (1763), la Nouvelle-France passe à l'Angleterre. Par la suite, en 1764, on permet aux Acadiens de s'installer en Nouvelle-Écosse à condition de prêter le serment d'allégeance et de se disperser en petits groupes. Au 19e siècle, les migrations acadiennes cessent peu à peu.
Assiégée depuis plusieurs semaines, la base anglaise de Yorktown, sur la côte de Virginie, se rend le 19 octobre 1781 aux colons américains et au corps expéditionnaire français du général Rochambeau.
Suite à cette défaite face aux colons, les Anglais se décident à négocier l'indépendance de leurs Treize colonies d'Amérique du Nord, futurs États-Unis d'Amérique
Depuis l'échauffourée de Lexington et leur déclaration unilatérale d'indépendance du 4 juillet 1776, les Insurgents des Treize Colonies anglaises d'Amérique n'avaient remporté qu'une médiocre victoire, à Saratoga, sur l'armée du roi Georges III et les Loyalistes américains fidèles à la couronne.
En France, par l'intermédiaire de La Fayette, ils convainquent du bien-fondé de leur cause le nouveau secrétaire d'État à la Marine, le marquis Charles de Castries, et le ministre des Affaires étrangères, le comte Charles de Vergennes. Louis XVI accepte en définitive de reconnaître leur indépendance et de signer avec eux une alliance en bonne et due forme.
En 1780, le roi envoie outre-Atlantique un corps expéditionnaire de 6.000 hommes sous le commandement du lieutenant général comte Jean-Baptiste deRochambeau (65 ans).
Le corps expéditionnaire débarque à Newport et fait sa jonction sur l'Hudson avec les 6.000 soldats américains de George Washington et les volontaires européens de La Fayette.
Cette coalition va assiéger Yorktown où sont retranchés 8.000 Anglais commandés par lord Charles Cornwallis.
Privée de secours, la garnison de Yorktown n'a bientôt plus d'autre recours que de se rendre
à Londres, les partisans d'un traité de paix prennent désormais le pas sur les jusqu'auboutistes
"Sachez qu'en Russie nous ne disposons d'aucun des moyens de lutte révolutionnaire qui se trouvent à votre service en Occident en général, et en Allemagne en particulier. Nous n'avons ni prolétariat urbain, ni liberté de la presse, ni assemblée représentative, ni rien qui nous donne l'espoir (dans la situation économique actuelle) de réunir en une association ouvrière organisée et disciplinée ... une population travailleuse hébétée et ignorante ...
Nous n'avons pas de prolétariat urbain, c'est vrai. En revanche nous n'avons absolument aucune bourgeoisie
Entre le peuple qui souffre et le despotisme d'un Etat qui l'opprime, il n'existe aucune couche intermédiair
Notre peuple est ignorant, c'est également un fait. En revanche, dans l'énorme majorité des cas, il est pénétré des principes de la propriété communautaire; si j'ose m'exprimer ainsi, il est communiste d'instinct, par tradition ...
Notre peuple est accoutumé à la soumission et à l'esclavage, on ne saurait non plus le conteste
Mais vous n'en devez pas conclure qu'il est satisfait de sa situation
notre peuple proteste et, parfois, énergiquement ...
Notre Etat ne paraît fort que vu de loin.
Deux ou trois défaites militaires, une révolution simultanée des paysans dans une série de provinces, une révolution de palais en temps de paix, et l'illusion se dissipera instantanément : le gouvernement découvrira sa solitude, et que tous l'ont abandonné ...
un Etat dont les racines plongent dans le passé et non dans le présent ..
Dans un train entre Munich et la Suisse, en septembre 2010, les douaniers allemands contrôlent un voyageur. Ils saisissent une enveloppe contenant 9 000 euros en billets et pensent avoir affaire à une banale fraude fiscale.
derrière les cartons de boîtes de conserves, sont dissimulées des œuvres d'art, à peu près 1 500.
La troisième – de loin la plus remarquable – est qu'il y a là des tableaux d'Auguste Renoir, Henri Matisse, Pablo Picasso, Marc Chagall, Paul Klee, Oskar Kokoschka ou Max Beckmann.
L'ensemble est estimé aujourd'hui à un milliard d'euros.
Les douanes allemandes, dans un premier temps, n'ont pas ébruité leur fabuleuse prise.
Près de 16 000 œuvres sont pillées dans les collections d'une centaine de musées allemands, mais aussi dans des collections privées juives.
Une exposition a lieu à Munich en 1937, sous ce même titre, Entartete Kunst. Elle a pour but de dénoncer dans l'art contemporain un complot – juif et bolchevique assurément – visant à la corruption de l'« âme allemande » et des traditions artistiques nationales
Expressionnisme, cubisme, futurisme, abstraction, Dada, surréalisme : aucun mouvement n'est épargné.
L'exposition terminée, restent les œuvres. Elles ne sont pas toutes détruites, loin de là.
les quatre marchands font leurs affaires. Ils vendent ou, dans le cas de Gurlitt au moins, ils stockent. Parmi les 1 500 œuvres retrouvées à Munich, près de 300 ont été identifiées comme ayant figuré dans l'exposition Entartete Kunst.
En 1945, quand le IIIe Reich s'est effondré, il a affirmé que sa collection avait disparu dans la destruction de sa maison, à Dresde, lors du bombardement de la ville en février 1945.
Quand il est mort accidentellement en 1956, il avait depuis longtemps repris son travail au grand jour. Sa réputation était nette et son fils a pu entrer aisément en possession de ses biens, y compris de ses biens secrets.
Son nom n'a commencé à apparaître dans l'histoire des pillages nazis et du très fructueux commerce qui en est né que bien plus tard. Il est désormais voué à y tenir le premier rang.
Gurlitt, fort de ses appuis officiels, avait aussi pour habitude de racheter pour des sommes dérisoires des œuvres à des collectionneurs juifs qui cherchaient à fuir le IIIe Reich.
Reste désormais aux experts une tâche immense : reconstituer la trajectoire de chaque pièce et retrouver les héritiers des propriétaires. Ce travail permettra d'en savoir encore beaucoup plus sur ce qui s'est réellement passé jusqu'en 1945 sur le marché de l'art, en Allemagne évidemment, mais aussi dans les pays occupés, à commencer par la France.
La construction du transsibérien accentua la pression de la Russie sur la Mandchourie avec le soutien de la France et de l'Allemagne. Il était vital pour la Russie de conserver des voies d'accès vers le Pacifique car c'est là qu'elle vendait des produits industriels sans avoir à soutenir la concurrence avec les pays occidentaux.
En échange de ce libre passage, la Chine obtenait de la Russie un soutien contre toute invasion extérieure. Mais lors de la révolte des "Boxers" en 1900-1901, quand la Chine voulut rejeter tous les étrangers, la Russie prit part à la répression et s'installa franchement en Mandchourie. Opposéà cet action, Sergueï Witte en perdit son poste de Ministre des Finances.
Le Japon proposa alors un partage :la Russie gardait le nord de la Mandchourie et eux, en gardait le sud ainsi que la Corée
Mais sans attendre la fin des négociations, l'Empire du Soleil-Levant attaque la flotte russe à Port-Arthur le 26 janvier 1904
la guerre se déplace sur terre oùaprès un siège de 5 mois Port-Arthur tombe aux mains de l'ennemi.
Après les assauts répétés des japonais, les russes durent se replier dans le nord de la Mandchourie.
Fort de l'appui de la Grande-Bretagne, le Japon obtint la médiation du président des USA, Théodore Roosevelt, pour tenter de conclure une paix que Nicolas II feindra d'ignorer jusqu'en décembre 1904, puis refusera ouvertement, pensant que le renfort des navires de la Baltique serait suffisant pour remporter la victoire.
La bataille navale de Tsoushima, du27 au 29 mai 1905, sous le commandement du nouveau vice-amiral Rojdestvenski, se conclut par un désastre sans précédent pour la flotte russe et le tsar dut accepter les négociations de paix en août 1905.
Le bilan humain fut cependant trèslourd pour la Russie : 50 000 hommes disparus, autant que le bilan militaire : toute sa flotte fut anéantie, y compris celle de la Baltique.
dans le même temps où la Première Guerre mondiale s'éloigne de nous, on compte, chaque année, un nombre croissant de visiteurs sur les champs de bataille et dans les musées consacrés à la Grande Guerre.
ce que mon collègue de Yale, Jay Winter, et d'autres historiens de la mémoire ont appelé l’explosion mémorielle, le “memory boom
Dans les années 1920 et 1930, la mémoire de la Grande Guerre est partout - et d'abord à travers la présence physique des anciens combattants, des "veuves de guerre" vêtues de noir, des mutilés de guerre à qui on donne des emplois réservés (par exemple de surveillants dans les établissements scolaires) ou des "gueules cassées".
Le grand historien Raoul Girardet, récemment disparu, rappelait que dans son enfance, “les monuments aux morts étaient encore neufs”: il était né en octobre 1917
Tous les rituels inventés après la Grande Guerre pour accompagner les deuils collectifs semblent incapables de dire l'expérience de la Seconde Guerre mondiale, et notamment la radicalité de l'extermination des Juifs européens. Les années d'après-guerre marquent un creux mémoriel très net. "Ce que nous appelons encore la 'Grande Guerre' disparaît sous la marée boueuse de 1940", constate François Mauriac.
Mais la Première Guerre mondiale n'intéresse plus grand monde, y compris dans le milieu académique.
Vient un très net regain d'intérêt depuis la fin des années 1980, qui excède largement le contexte français et se retrouve dans tous les pays occidentaux. C'est un phénomène difficile à expliquer, lié à la fois à l'arrivée à l'âge adulte de la troisième et de la quatrième génération (celle des petits enfants ou arrières petits enfants des soldats de 1914) et au "memory boom" dont j'ai déjà parlé.
la Première Guerre mondiale, c'est d'abord une histoire de famille.
aux Etats-Unis, le véritable tournant, c’est la Seconde Guerre mondiale, même si je constate chaque année l’intérêt passionné de mes étudiants de Yale pour la Grande Guerre.
En France, la Grande Guerre occupe vraiment une place à part, distincte des autres catastrophes collectives que le pays a traversées au Vingtième siècle