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G Hald's List: genres/sexisme/féminismes

    • Le processus de réification dans le capitalisme fordiste a créé les conditions de possibilité pour qu’un processus de marchandisation et de privatisation participe de la constitution des identités sexuelles et de genre dans le néolibéralisme6. Kevin Floyd explique de quelle manière le néolibéralisme est une nouvelle stratégie d’accumulation qui répond à la crise du fordisme. Cette stratégie donne la priorité à l’accumulation à court terme, car elle fait de l’instabilité sociale générée par la crise du fordisme une source de profit, contrairement au fordisme qui misait sur la constitution de formations « culturelles » stables et organiquement structurées sur le long terme. En ce sens, le néolibéralisme développe de nouveaux outils d’accumulation de capital, que sont les privatisations et les logiques d’atomisation (Floyd, 2013, p.265-268).
    • La marchandisation fait des subjectivités sexuelles et de genre des identités que l’on peut acquérir en consommant. Rosemary Hennessy (1995) et Alan Sears (2005) s’intéressent à la façon dont le néolibéralisme, qui colonise en général l’ensemble des champs sociaux de manière à les rendre marchands, a investi en particulier les identités sexuelles et de genre pour en faire des « styles de vie » (lifestyle) qui se caractérisent par un ensemble de biens et de pratiques à acheter, à consommer de façon individuelle. Un ensemble de bars, magasins, produits, vêtements, voyages etc. constituent un « pink market » qui participent de la construction d’une subjectivité LGBTQI reconnaissable.

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    • L’objet de notre article est de revenir sur la critique formulée par le post-féminisme queer, de l’utilisation du paradigme de la  » domination (masculine)  » faite, aussi bien par Bourdieu que par les courants féministes re-naturalisants,. Il s’agit également et d’évoquer différentes stratégies queer, de sortie de ce paradigme , et de voir comment il est possible de résister au système sexe/genre dominant. Une vision réductrice du pouvoir des genres va souvent de pair avec une re-naturalisation des genres « masculin » et « féminin » et bride ces politiques sexuelles, que sont les féminismes. Nous mettons en évidence les limites qu’a cru pouvoir imposer Bourdieu en diffusant une description bloquée de la « domination masculine ».
    • Parler de fin de « la domination masculine », c’est dire qu’il est possible de rompre avec la description réifiante de « la domination masculine » et son instrumentalisation, celles d’un Bourdieu comme de certaines approches féministes[[Y compris, en France, féministes matérialistes (de Christine Delphy à Nicole Claude Matthieu) et essentialistes (d’Hélène Cixous à Antoinette Fouque, le mal nommé « French Feminism » outre Atlantique).. C’est affirmer que ces démarches sont par trop dépendantes d’une conception dualiste des genres qui mène généralement à un affaiblissement du pouvoir des genres. Que le pouvoir de la gendérisation sur les sujets et les corps y est décrit comme fatal… au détriment … des femmes bien sûr.

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    • La réponse est simple : c'est impossible. Le féminisme part d'un point de vue situésur le rôle social réservé aux femmes et les relations femmes-hommes qui en découlent. De son constat découlent des revendications d'égalité qui, elles, peuvent (et doivent) être relayées par les hommes. Cette place ingrate a un nom : proféminisme. Non pas dansle mouvement féministe mais à côté, en allié ou en relais. Et les féministes ont besoin de ces alliés, quand leur parole est méprisée justement parce qu'elle n'a pas l'assurance qu'on développe dans un monde d'hommes (1).
    • Car pour être entendu-e il ne suffit pas d'avoir des choses à dire, il faut encore un « horizon d'attente » qui rende le monde attentif à votre propos, il faut encore plus concrètement avoir à sa disposition des outils de légitimation de la parole (un poste universitaire ou au pire d'enseignement, un réseau social, des références reconnues, et n'oublions pas l'assurance que ce qu'on a à dire est passionnant) dont certains sont plus faciles à acquérir quand on est socialisé en tant qu'homme, soit qu'on encourage très tôt les femmes à l'auto-dénigrement, soit que les préjugés sexistes entravent leur accès à des circuits de reconnaissance (2).

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    • Le queer renvoie à « un ensemble de discours et pratiques associés à la transgression des frontières de la différence des sexes et de l’hétéronormativité. […] Être queer […] c’est mélanger les genres 2f[
    • Cette critique du genre rejoint celle de l’hétérosexualité : l’analyse de la masculinité et de la féminité s’est structurée autour de l’acceptation sociale de l’hétérosexualité comme la norme des relations humaines 2f[3]<!--BeginNoIndex-->[3] J. Butler, Gender Trouble. Feminism and the subversion...<!--EndNoIndex-->. La théorie queer s’érige contre tout essentialisme des catégories, par son insistance sur l’aspect performatif des pratiques du corps et des discours revendiquant de « choisir son genre 2f[4]<!--BeginNoIndex-->[4] C. Saint Hilaire, « Le paradoxe de l’identité et le...<!--EndNoIndex--> ». Le queer marque donc une forte rupture avec le féminisme, puisqu’il relativise très fortement l’idée d’un vécu commun aux femmes.

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    • Oserais-je dire que tous les hommes sont sexistes dans une société sexiste ? J'ose, et je livre un scoop : je suis sexiste. J'ai beau avoir participé à deux groupes féministes non-mixtes et ponctuellement à quelques groupes de parole, j'ai beau avoir organisé deux rencontres européennes de jeunes sur le genre en 2002 et 2005 (ben oui, le genre ne date pas d'hier, c'est une notion qui a des dizaines d'années) et publié il y a longtemps une brochure de sensibilisation (« A poil les machos ! »), j'ai beau avoir découvert le concept de proféministe dans l'association Mix-Cité au XXe siècle, tous engagements qui valent bien 764 indignations devant une chronique d’Éric Zemmour (qui est faite pour ça) par la qualité de la réflexion qui est menée à ces occasions, je suis travaillée par le sexisme. Et je ne suis pas la seule, mes amies féministes et moi avons du mal à nous libérer des injonctions sexistes, des jugements de valeur négatifs sur les autres femmes ou sur nous-mêmes, tout ce corpus d'idées rancies qui fondent la domination masculine. Nous luttons contre lui mais il revient régulièrement, comme une vieille couche qui ne part pas, ou alors uniquement aux endroits où on a gratté très très fort. Car on ne reçoit pas sans conséquences des dizaines de messages et d'assignations sexistes par jour.
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