Skip to main contentdfsdf

G Hald's List: :: D'autres possibles... | Alternatives, projets, expérimentations...

    • notre époque nous a contraints à la débrouille ; version euphémisée de « marche-ou-crève ». Nous sommes acculés. Et le comble de notre aliénation est de ne plus parvenir à nous ériger en « communauté de débrouillards » ou en « communards de la débrouille », autrement dit en classe sociale. Pourtant, notre tâche est bien là, faire en sorte que nos séparations groupusculaires ne soient plus uniquement une réaction de repli face à la violence du monde, mais une force qui fasse sens collectivement, et qui produise tout ce qu’il faut pour la vie de ceux qui brûlent de faire sécession.
    • Du haut de nos croyances au caractère exceptionnel de nos individualités, nous refusons de nous envisager comme les produits tous frais de ce monde, ses jouets et ses variables d’ajustement. Cette illusion de libre-arbitre nous limite dans notre capacité à nous arracher hors des programmes et risque bien ne nous faire éternellement réinventer l’eau chaude. C’est là toute la force de ce régime aux apparences libérales, qui nous a dépossédés des moyens de débusquer et de perturber les phénomènes de reproduction. Tout nous paraît moderne et providentiel. À tel point que nous ne voyons même plus comment la République ou la Constitution nous ont si parfaitement domestiqués pendant tant d’années. Si nous sommes incapables de comprendre en quoi les structures actuelles nous enfantent, il est logique que nous nous précipitions à en fabriquer de semblables plutôt que de nous rendre imprévisibles, incontrôlables. Si toute notre action perturbatrice doit se conclure par une assemblée constituante, une République sociale et un revenu garanti, c’est que l’on nous aura définitivement enlevé le sens du rêve.

    3 more annotations...

    • Nous avions surtout à cœur de faire se rejoindre et se parler des fractions de la gauche qui se tiennent ordinairement séparées et se regardent avec une certaine méfiance. En gros, d’une part les militants de centre-ville, jeunes, à niveau relativement élevé de capital scolaire et culturel, assez souvent intellectuels précaires et, d’autre part, les classes ouvrières syndiquées dont les traditions de lutte sont extrêmement différentes. Or cette jonction est décisive pour la puissance d’un mouvement social. Et plus décisive encore la jonction avec la jeunesse ségréguée des banlieues, qui a ses colères et ses luttes propres, mais que les deux autres blocs ignorent complètement. Je dis que cette jonction est la plus décisive car le jour où elle sera faite, alors oui, vraiment, le gouvernement tremblera : c’est qu’à ce moment-là, le mouvement sera irrésistible.
    • il faut continuer de revendiquer partout où il y a lieu de le faire ! Mais il faut avoir conscience que revendiquer est une posture défensive, qui accepte implicitement les présupposés du cadre dans lequel on l’enferme, sans possibilité de mettre en question le cadre lui-même. Or il devient urgent de mettre en question le cadre ! C’est-à-dire de passer non plus à la revendication mais à l’affirmation du cadre que nous voulons redessiner. Pour le coup, il n’y a personne auprès de qui nous pourrions « revendiquer » un autre cadre.

    2 more annotations...

    • Pourquoi pas la même qualification personnelle pour tous, s’il s’agit d’un droit politique ? Cette question appelle une réponse factuelle simple et soulève un gros problème théorique. Réponse factuelle simple : toute la démarche que je viens d’exposer repose sur la poursuite délibérée d’un déjà-là, or rien dans nos institutions n’anticipe l’unicité du niveau de salaire. Une hiérarchie de un à quatre (avec un salaire maximal de 6400 euros nets mensuels donc si l’on démarre à 1600) serait déjà un intéressant pas en avant s’appuyant sur l’actuelle hiérarchie des salaires de la fonction publique ou des conventions collectives. Le problème théorique, cela dit, est majeur car reste à fonder les différences dans la production de valeur économique. La réponse me semble à chercher du côté du fait que la valeur économique est le lieu du conflit de pouvoir. Quand nous en aurons fini avec le rapt de la définition de la valeur économique par les propriétaires lucratifs, cela n’abolira pas l’enjeu de pouvoir qu’est cette définition. Le conflit se déplacera à l’intérieur du salariat. L’unicité de la qualification pose le conflit résolu, un postulat dont on sait la suite : le pouvoir évacué par un coup de baguette magique revient en force de la pire façon. Donnons-nous, avec la hiérarchie des qualifications, le lieu, politiquement assumable, du conflit de pouvoir inhérent à la définition de la valeur.
    • La hiérarchie des salaires restera l’une des formes de la violence économique qui subsistera. La violence économique est présente dans toute société. Il faut donc prévoir les institutions de sa gestion. La hiérarchie des salaires sera le lieu d’un conflit politique permanent sur sa fourchette, ses critères, les épreuves de qualification et les jurys d’attribution de cette qualification. Mais cette violence mettra aux prises des personnes ayant le même droit de décision sur la production et la même co-propriété d’usage des entreprises. Pas comme aujourd’hui.
    • La valeur économique n’a aucun fondement naturel, elle résulte des rapports sociaux. Elle est donc exclusivement politique.

    2 more annotations...

    • le mouvement syndical a conquis au 20ème siècle des institutions qui subvertissent cette définition capitaliste du travail. La classe capitaliste se bat contre elles sans arrêt, dans les faits en tentant de les supprimer, et idéologiquement en prétendant que ceux qui n’ont pas d’emploi, qui ne mettent pas en valeur de capitaux, qui ne produisent pas selon la dictature du temps de travail, ne travaillent pas. Cela concerne en particulier les fonctionnaires, qui ne relèvent pas du marché du travail puisqu’ils sont payés pour leur grade et non pas pour leur poste, et qui ne produisent pas de marchandises valorisant un capital : bien qu’ils contribuent notablement au PIB, le capital prétend en permanence qu’ils ne produisent pas, mais qu’ils dépensent. Appeler « dépense publique » la production des fonctionnaires est décisif dans la propagande capitaliste
    • Jean Gadrey écrit : C’est parce qu’il [BF]a décidé, lui et lui seul, que ce qui est versé s’appelle « salaire » (et non plus « allocation » ou « pension ») que « l’activité » (des étudiants, des parents, des retraités) se nommera « travail ». Ah bon ? Je montre sur des centaines de pages dans Puissances du salariat comment dans tous les pays qui financent la pension par du salaire socialisé (Allemagne, Autriche, Italie, France, Belgique, Espagne entre autres), la pension a été construite comme un salaire, financé comme les salaires directs, et revendiqué comme remplaçant « le meilleur salaire » à 75% du brut (soit 100% du net) à un âge le plus bas possible

    6 more annotations...

    • La prétendue « science économique » procède par injonction permanente. Les croyances permettent d’intérioriser les injonctions du capital : nous présenter sur le marché du travail comme « demandeurs d’emploi » (alors que nous sommes les seuls producteurs de la valeur !) parce que nous croyons que seuls ceux qui ont un emploi produisent de la valeur économique ; nous soumettre aux marchés financiers parce que nous croyons que l’on ne peut financer l’investissement (et créer de la monnaie) que par crédit ; accepter la rémunération du capital parce que nous croyons que l’outil de travail crée de la valeur ; apprendre à vivre avec la souffrance d’un travail mené sous la dictature du temps parce que nous croyons que la mesure naturelle de la valeur, c’est le temps de travail.
    • la propriété lucrative réserve la propriété de l’outil de production à une minorité, qui exerce une dictature sur la majorité par le double chantage à l’emploi et à la dette. Les institutions de l’Union européenne, syndicat du capital, organisent depuis les années 1950 ce double chantage, avec une constance et une détermination que des travaux comme ceux de Corinne Gobin, politiste à l’université libre de Bruxelles, ont très bien montrées depuis des décennies, sans qu’ils aient été pris au sérieux par tous les croyants dans une possible réforme de l’Union européenne.

    9 more annotations...

    • L’AG a élu un conseil d’administration pour quatre ans, révocable à tout moment. »
    • Ils m’ont expliqué que sur les 2,50 euros que coûte une boîte de thé, la masse salariale nécessaire à sa production représentait 14 centimes !

    3 more annotations...

    • Ainsi, le pragmatisme révolutionnaire de Podemos implique d’en terminer avec une définition substantielle et fixiste de la révolution. Elle n’est plus la prise de pouvoir autonome des travailleurs, ni la socialisation des moyens de production, mais « ce qui rend possible ce qui paraît aujourd’hui impossible » (Monedero). C’est alors la capacité de rendre concrètes des transformations qui devient révolutionnaire, et non plus la pureté de quelque image mystique. Plus que la réalisation d’un programme pré-écrit, la révolution est la rupture de l’imaginaire avec l’ordre ancien – rupture qui précède toujours n’importe quel bouleversement matériel.
    • Lorsqu’un militant d’Izquierda Anticapitalista insiste sur le fait qu’il continuera de distribuer des tracts plutôt que de participer au projet d'émissions La Tuerka, Pablo Iglesias répond n'être pas en mesure de lutter contre « la victoire esthétique du minoritaire »

    6 more annotations...

    • Les mouvements révolutionnaires auraient trop longtemps lutté pour imposer leur conception religieuse du Vrai et du Bien, telle qu’écrite dans les livres. Or, ce qui compte par-dessus tout pour Podemos, ce serait de partir du sens commun, de la base, des gens ordinaires – « ce que sent la majorité ».
    • La guerre de position ne se mène pas dans l’abstrait du monde des Idées. En bons matérialistes, nos professeurs s’intéressent prioritairement aux dispositifs de transmission des contenus idéologiques. Actes universitaires ennuyeux, livres jargonneux, conférences publiques aux références incestueuses, assemblées générales interminables, distributions de tracts sans réel échange, blogosphère alternative… cette gauche aurait une fâcheuse tendance à délaisser les terrains cruciaux de la bataille idéologique, au profit d’espaces marginaux et du confort minoritaire ; elle préfère avoir raison plutôt que de convaincre.

    6 more annotations...

    • Lorsqu’un journaliste demande à Pablo Iglesias s’il est communiste – et, à travers lui, quelle est la nature du positionnement idéologique de Podemos –, il répond que « la question n’est pas de savoir si quelqu’un porte un drapeau rouge ou vert […], mais de défendre la souveraineté de notre pays ». Pire, sa définition de l’action politique ne fait référence à aucun grand idéal à réaliser, à aucun sens de l’Histoire à précipiter. Iglesias, également animateur du programme télévisuel La Tuerka, préfère se revendiquer de Nicolas Machiavel : « La politique, c’est accumuler du pouvoir. » Et aime rajouter : « La politique a à voir avec la force et non avec les désirs. » Quant à l’axe gauche-droite, il refuse de s’y conformer : « Nous sommes ceux d’en bas contre ceux d’en haut. »
    • le noyau dur est composé de jeunes docteurs en sciences politiques. Pablo Iglesias, Inigo Errejon (le secrétaire politique), Juan Carlos Monedero et Carolina Bescansa (membres du « conseil citoyen ») sont docteurs et/ou professeurs à l’Université Complutense de Madrid. 

    7 more annotations...

    • En Allemagne, le revenu de la population ne provient directement du travail qu’à hauteur de 41 %, signalent Daniel Häni et Enno Schmidt dans leur film Le Revenu de base (2008) (1). En France, en 2005, il dépendait à 30 %  de la redistribution
    • La première conséquence d’un revenu de base étant de faire disparaître le chômage comme problème — à la fois question de société et source d’angoisse individuelle —, on économiserait, pour commencer, les sommes engagées dans la poursuite de l’objectif officiel du plein-emploi. Plus rien ne justifierait les cadeaux faits aux entreprises pour les inciter à embaucher. Rappelons que les politiques d’exonération ou de réduction des cotisations sociales menées à cet effet sont passées de 1,9 milliard d’euros en 1992 à 30,7 milliards en 2008 (3)
    • les désirs des sans-abri se sont avérés tout à fait modestes : un téléphone, un passeport, un dictionnaire… chaque participant a sa propre idée de ce qui serait bien pour lui. Aucun des hommes n’a gaspillé son argent en alcool, drogue ou jeux de hasard. Au contraire, la plupart d’entre eux étaient extrêmement frugaux. En moyenne, ils n’avaient dépensé que 800£ (1200$) au bout de la première année.
    • Un an plus tard, 11 des 13 ex-sans-abris avaient un logement. Ils ont pris des formations, appris à cuisiner, reçu un traitement de désintoxication, visité leurs familles et fait des plans pour l’avenir.

    7 more annotations...

    • les sympathisants de gauche sont favorables à 58% à l’instauration du revenu de base, ceux du centre défavorables à 62%, et ceux de droite défavorables à 72%. Les sondés qui ne se déclarent proches d’aucune formation politique sont partagés à 50-50.
    • Marx en 1857, dans les Grundrisse que Duboin ne pouvait connaître : « La distribution des moyens de paiement devra correspondre au volume de richesses socialement produites et non au volume du travail fourni. »
    • La distribution des moyens de paiement ne sera plus un salaire,  mais ce que Duboin déjà appelait un ‘revenu social’. Celui-ci ne correspond plus à la ‘valeur’ du travail (c’est à dire aux produits nécessaires à la reproduction de la force de travail dépensée) mais aux besoins, désirs et aspirations que la société se donne les moyens de satisfaire. Elle suppose la création d’une autre monnaie non thésaurisable, que Duboin appelle ‘monnaie de consommation’.

    3 more annotations...

    • L'absence de domination, de hiérarchie et d'antagonisme entre les acteurs de l'économie et ceux des "activités hors travail" suppose donc que les uns et les autres soient les mêmes personnes qui toutes bénéficient d'une allocation de base leur permettant de participer simultanément ou alternativement au travail et aux "activités hors travail". L'allocation de base ne consacre la "pluralité des fins légitimes" que si elle est accompagnée d'une politique de réduction du temps de travail, de redistribution sur tous du travail socialement nécessaire et de création de nouveaux espaces publics où puissent s'épanouir de nouvelles formes de socialité, de coopération et d'échange.
    • 2° En l'absence d'une telle politique, le revenu de base remplira seulement la deuxième fonction indiquée plus haut : il sera récupéré par le système économique dominant et servira à un sauvetage misérable de la société salariale. Il sera avant tout une subvention versée non pas simplement à tous ceux et toutes celles qui ne trouvent que des emplois au rabais, temporaires et très mal payés ; il subventionnera aussi voire principalement, les employeurs qui ne veulent pas payer la force de travail à sa valeur et la puisent dans un réservoir de main d'oeuvre dévaluée en faisant valoir "qu'un emploi mal payé vaut mieux que pas d'emploi du tout". tant parce qu'il permet au salarié de "se rendre utile" que parce qu'il lui procure un revenu d'appoint en sus du revenu de base.
1 - 20 of 152 Next › Last »
20 items/page
List Comments (0)