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Emmanuel BETHOUX's List: art de la lecture

    • L’apparition et le développement des medias numériques et audiovisuels dans nos environnements domestiques et urbains fait aujourd’hui l’objet de plusieurs inquiétudes auprès de la communauté scientifique et intellectuelle à propos des effets qu’ils engendrent sur nos capacités attentionnelles.Les études menées par Dimitri Christakis et Frederic Zimmerman sur la synaptogenèse mettent l’accent sur les liens entre la formation du cerveau et l’environnement multi-médiatique dans lequel il évolue aujourd’hui.
    • Katherine Hayles, professeur à l’université de Duke, résume leur analyse

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    • Une écologie informationnelle n’est pas une utilisation durable de nos outils numériques – qui est aussi un problème important, mais ce n’est pas le même -, mais une utilisation durable de “notre temps de cerveau disponible”. Car si l’information et notre attention sont une matière première, au même titre que le charbon ou le pétrole, il faut reconnaître la valeur de l’activité qui en résulte et les effets néfastes des abus, des excès, des saturations nés des systèmes et des pratiques, notamment numériques.
    • Comment lisons-nous ?
    • Le cerveau humain n'était pas programmé pour être capable de lire. Il était fait pour sentir, parler, entendre, regarder... Mais nous n'étions pas programmés génétiquement pour apprendre à lire". Comme l'explique le neuroscientifique français Stanislas Dehaene (Wikipédia) dans son livre Les neurones de la lecture, nous avons utilisé notre cerveau pour identifier des modèles. C'est l'invention culturelle qui a transformé notre cerveau, qui a relié et connecté nos neurones entre eux, qui leur a appris à travailler en groupes de neurones spécialisés, notamment pour déchiffrer la reconnaissance de formes.

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    • Pour une écologie de l'attention

       

      Yves Citton

       
       

      Date de parution 11/09/2014

       

      La Couleur des idées

    • Comment rediriger notre attention ? À quoi en accorder ? Faut-il que chacun apprenne à « gérer » ses ressources attentionnelles pour être plus « compétitif », ou faut-il plutôt nous rendre mieux attentifs les uns aux autres ainsi qu’aux défis environnementaux (climatiques et sociaux) qui menacent notre milieu existentiel ? Ce livre défend la seconde voie. Il pose les fondements d’une écologie de l’attention comme alternative à une suroccupation qui nous écrase. Il espère que vous trouverez le temps de le lire…
    • La critique de l'écriture apparaît chez Platon, à la fin d'un dialogue (Phèdre 274b-278e) et dans la Lettre VII (340b-345c). Dans le Phèdre, Platon expose que l'écriture "rend les âmes oublieuses chez ceux qui l'ont apprise, parce qu'ils cesseront d'exercer leur mémoire" (275c). L'écrit peut certes aider à se remémorer (fonction d'aide-mémoire) mais le texte écrit reste passif : au contraire, Socrate vante le discours, qui "s'écrit dans l'âme de l'homme qui apprend, discours capable de se défendre lui-même" (276a). Critique de la culture livresque. Dans la Lettre VII, Platon on retrouve l'idée de l'écrit comme pis aller, sans pensée en acte : "la pensée reste enfermée dans la partie la plus précieuse de l'écrivain" (344c). L'écrit public, pour tous, apparaît comme de la pensée simplifiée, affaiblie, vulgarisée.
       Notons toutefois, comme le souligne Luc Brisson dans sa contribution (p. 53), qu'au siècle de Platon et de Périclès, l'écrit est déjà fondamental et omni-présent (documents juridiques, administratifs, lois) ; déjà Homère est retranscrit de même qu'une partie du théâtre. Ce n'est donc pas de l'écrit quotidien qu'il s'agit pour Platon mais peut-être déjà de capital culturel, de son incorporation, de son objectivation, de sa transmission...
    • L’attention, c’est cette capacité d’arrêt, de maîtrise du corps autant que de l’esprit, pour concentrer son attention sur un objet. C’est proprement le rôle de la skholé, qui a donné le mot école mais qui désigne dans un premier sens, l’arrêt[4]. Une skholé perçue comme une liberté de penser et non comme un instrument de domination du maitre sur l’élève. La capacité d’attention doit donc être vue comme une méthode, un cheminement au sens étymologique, transmis par le maître à l’élève afin que ce dernier puisse exercer sa liberté de penser par lui-même. C’est en cela également que l’Ecole constitue un lieu de skholé puisqu’elle met l’élève à l’abri des distractions et des manipulations. L’enseignant ne s’inscrit donc pas dans un dispositif de surveillance mais plutôt dans celui de veille, en employant des techniques de soin de l’attention.
    • Bernard Stiegler[5] montre que le précepte de « prendre soin » ou de l’épimeleia a été oublié de fait au profit du « connais-toi toi-même ». Or ce précepte s’appuyait sur des techniques que sont notamment la lecture et l’écriture. Stiegler retrace l’étymologie du précepte de l’épimeleia en examinant son radical mélétè qui renvoie tardivement à la méditation mais qui désigne d’abord la discipline et en un sens qui n’est justement pas celui des sociétés disciplinaires[6]

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    • L’attention, la rétention et la protention forment la vie de la conscience. Si « l’ordre chronologique » est celui de la rétention du passé, de l’attention au présent, et de la protention à venir, l’ordre logique et phénoménologique (c’est à dire tel qu’il se présente à la conscience) impose de commencer par le milieu : par l’attention, qui ouvre l’une à l’autre rétention et protention.
    • Attention. L’attention est par excellence la modalité de la conscience : « être conscient» c’est être attentif. L’attention est ce qui constitue les objets de la conscience, même si toute conscience n’est pas attentive – toute attention étant évidemment consciente.

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    • Le potentiel des sciences cognitives est énorme si l’on sait tirer parti de leurs enseignements sur le cerveau des très jeunes enfants et transposer tout ce corpus de connaissances. Que sait-on, précisément ? S’il fallait ne retenir qu’une seule découverte majeure pour ces dix dernières années, explique le professeur Dehaene, c’est que le cerveau, dès l’enfance, est intrinsèquement très organisé. Il contient d’emblée ce qu’on pourrait nommer des algorithmes, et l’apprentissage proprement dit ne fera que les activer et les recycler pour des usages culturels et scolaires. La remarquable plasticité du cerveau humain le rend habile, à tout âge, à apprendre. Encore faut-il savoir en tirer parti. C’est ici que les neurosciences ont leur mot à dire.
    • l’internet nous permet de porter plus d’attention à des travaux plus complexes, plus gros et plus compliqués qu’avant.

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    • Ce qui devient le «plus rentable» en terme d’apprentissage est souvent choisi par l’apprenant qui est sincèrement «engagé» intellectuellement dans ce qu’il est en train d’apprendre.
    • Le pari de faire confiance à l’apprenant me paraît être meilleur que celui d’exiger de se priver d’un moyen d’objectiver, dans le contexte où c’est perçu de cette façon par celui qui utilise Twitter.
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