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Shortman 's List: banque centrale et trésor - une histoire

    • Bonaparte ne conçoit pas la banque de France, comme la banque d’Angleterre créée en 1694, laquelle fût d’abord conçue  pour  interdire à  l’exécutif la gestion de la dette publique. Ainsi, la Banque de France, sera dès sa  naissance, une entité privée, fortement soumise aux injonctions publiques. D’où l’expression ambigüe de Bonaparte : « La Banque de France doit être entre les mains du gouvernement  et n’y être pas trop ».
    • Tout au long du 19 siècle et jusqu’à la loi de nationalisation de 1945, les droits de propriété des actionnaires seront  amputés, et ce de façon croissante.

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    • Lorsque la Banque centrale est  sous  l’autorité hiérarchique du Trésor, il peut en être de même de la dette pour laquelle  volume et  prix  sont possiblement politiquement décidés. A l’inverse lorsque la Banque centrale est indépendante, la dette éventuelle ne peut –être  qu’externalisée  et passe par la mobilisation du marché.
    • le choix de la hiérarchie ou du marché est lui-même affaire de prix : coût d’utilisation du  mécanisme de l’autorité, à comparer au coût d’utilisation du mécanisme du marché. Sauf qu’ici, à l’inverse de l’entreprise, seule à décider, de ce qui doit être internalisé et de ce qui doit être  externalisé, le Trésor, et le pouvoir politique qui l’active, se trouvent dans une situation globale fort complexe.

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    • L’examen de l’histoire nous a permis de repérer les caractéristiques des 2   grandes modalités de gestion de la dette publique, avec en particulier le passage d’un mode à l’autre.
    • Globalement, c’est le passage des formes primitives de l’Etat vers les premières formes de respect du droit des gens, des droits de propriété, voire de la démocratie, qui explique le  passage de la prédation pure, aux premières formes du mode marché de la dette publique. La naissance des banques centrales, relativement indépendante dans le cas anglais (1694), ou moins  indépendante dans le cas français (1800), est conséquence des premières formes d’affermissement de l’Etat de droit. Et ces naissances vont faciliter en retour, le développement du mode marché de  la dette.
  • May 19, 13

    "On sait aujourd'hui qu'il est possible de créer autant d'argent qu'on en a besoin, et aussi bien l'histoire du vingtième siècle que la gestion actuelle de la crise - qui voit s'accroitre la masse monétaire beaucoup plus rapidement que la richesse - nous enseignent que la rareté monétaire est une invention humaine. De fait les actuelles banques centrales créent de l'argent à partir de rien.



    Pour autant, parce que pendant des millénaires les hommes furent aliénés par un choix de monnaie métallique, ils ont connu la pénurie monétaire engendrée par des raretés de mines de métal auxquelles il fallait ajouter la thésaurisation. C'est cette pénurie, par ailleurs grande source de gains apparaissant sous la forme d'un taux de l'intérêt, qu'on appelle loi d'airain de la monnaie. Cette grande aliénation que l'on croyait disparue au vingtième siècle se dresse aujourd'hui sous la forme d'une gigantesque barrière notamment à l'encontre des Etats : ayant abandonné le pouvoir monétaire ils se font apparemment tort à eux-mêmes.[1]"

    • Daniel de Coppet[1] nous explique longuement qu’à l’instar de ce qu’avait découvert Malinovski  chez les Trobriandais, la monnaie primitive est chargée d’essence spirituelle. Sa  circulation permet « au tout » de fonctionner en reliant les hommes entre eux, qu’ils soient vivants ou morts mais aussi en les reliant à tous les ordres du monde, celui de la terre, de  l’eau mais aussi du ciel.
    • « paiement du sacrifice » qui ne correspond plus à  l’échange traditionnel de dons. Dans le monde primitif, le maintien du crédit des dieux exige la violence sacrificielle, laquelle sera suivie du paiement du sacrificateur, et paiement qui n’est  plus suivi de réciprocité à l’instar de l’échange marchand moderne[2]. Une autre forme très comparable est le « paiement du neuf » qui  met fin à la violence meurtrière entre groupes pris dans la logique infernale de la vengeance réciproque[3]. 

       

        Paiement du sacrificateur ou du « neuf », vont dans le même sens, et mettent fin à un système de relations, exactement comme dans  les monnaies modernes. Le paiement est –comme aujourd’hui – ce qui met fin à l’engagement et à toute obligation de réciprocité.

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  • May 21, 13

    « une banque centrale est une institution, logée dans l'interface entre pouvoir financier et pouvoir politique, et chargée d'exprimer le rapport de forces entre les deux, par des actions concernant la circulation monétaire, la monnaie elle-même, et la dette. La position relative des deux pouvoirs : absorption plus ou moins complète de l'un par l'autre, séparation radicale/opposition radicale, coopération mutuellement avantageuse, servitude volontaire, etc. dépend des forces que chacun d'eux mobilisent et organisent, et se trouve être la source ultime de la compréhension des faits monétaires ».

    • L’utilisation du terme « indépendance » pour qualifier ce qui serait la réalité des banques centrales est à lui seul  problématique.
    • il s’agit d’exprimer une représentation  souhaitée du monde, plutôt que d’en désigner la réalité. Plus correct serait l’emploi du terme autonomie.

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    • paradigme de l'Etat tel que je l'utilise généralement dans le blog, à savoir une entité historiquement engendrée par le fonctionnement  normal des  collectivités humaines, entité dont les moyens - ce que nous appelons la "contrainte publique"-  sont gérés à titre privé , et parfois mis à la disposition de tel ou tel  groupe social, par des entrepreneurs politiques. Parce que fondamentalement prédatrice, l'entité Etat prélève des ressources sur les communautés contraintes. Ce qu'on  appelait "sacrifice" à l'aube de l'humanité a pu ainsi devenir au cours de la longue histoire, dette de vie, dette de sang, dette de travail, impôt, etc. En même temps avec la transformation des  formes de L'Etat, la prédation fût partagée entre entrepreneurs politiques et groupes dominants, pour finalement aboutir à des formes d'Etat  providence qui ont pu correspondre aux "30 glorieuses" et à ce que les économistes ont appelés  le "Fordisme", et aujourd'hui sa forme extrêmement dégradée qu'est la  mondialisation.
    • Si à l'origine la monnaie était un instrument de coopération efficace n'assurant que la simple  circulation sans jamais devenir réserve de valeur, elle s'est plus tard transformée en "extériorité", et  à ce titre, est devenue une structure voisine de  l'Etat. Et le plus souvent existe une loi d'airain de la monnaie comme il existe une loi d'airain de  l'Etat. cela signifie que l'humanité  croit généralement en une rareté des signes monétaires, et une rareté vécue comme aussi naturelle et objective que ne l'ait l'Etat. Seule la période dite démocratique de  l'aventure étatique ,a pu correspondre à une libération vis à vis de la loi d'airain de la monnaie.
  • May 19, 13

    "Mes lecteurs trouveront dans le présent texte, le résumé et les conclusions provisoires d'un travail que je mène par ailleurs, et qui va donner lieu à une publication "papier". les habitués du Blog comprendront assez facilement, et ce malgré l'extrême contraction du texte. les autres, devront s'armer de patience, en lisant beaucoup de mes articles publiés au cours de ces derniers mois. "

    • Il n’est pas nécessaire d’être économiste pour prendre clairement conscience que le déséquilibre des finances publiques est  probablement apparenté au déséquilibre extérieur, et en particulier à celui correspondant à l’échange des biens et des services. Si les 4 points de PIB du déficit commercial français de 2011 se  transformaient en production nationale, il en résulterait davantage de prélèvements sociaux  et fiscaux, et aussi moins de dépenses publiques,  orientées vers la gestion du sous emploi et des problèmes qui lui sont attachés. Pour l’année 2011, un équilibre des échanges extérieurs aurait aisément fait entrer la France, sous le seuil  réglementaire des 3% de déficit des administrations publiques. Il est donc inutile d’insister sur un fait qui est largement intervenu dans la  récente  dégradation de la note de la France.
    • La dette publique n’est donc que l’apparence d’une autre plus fondamentale, celle engendrée par des déséquilibres extérieurs,  les largesses et facilités  de cette dernière  venant nourrir la première plus visible et aussi plus  dénoncée. Parce que plus visible, beaucoup d’entrepreneurs politiques évoquent une règle d’or sur les budgets publics. Il serait pourtant plus judicieux d’envisager une telle règle sur les  échanges extérieurs. Règle évidemment inacceptable aux yeux des  croyants de la mondialisation et des groupes d’intérêts qu’ils représentent.
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